Amazonia. Une exposition pour voir le monde autrement

L’art est toujours une porte ouverte sur l’autre. Cet autre qui n’est pas nous et qui pourtant nous donne la chance d’entrevoir le monde d’une autre façon qui parfois résonne malgré tout d’une étrange façon. L’intime universel.

Autre époque ou autre lieu, autre genre ou autre langue : se plonger dans une œuvre d’art ne peut laisser indifférent.

Qu’en est-il quand cet art est exposé de manière biaisée ? Étudiée sous le prisme d’une époque qui a voulu figer cet art dans une vision condescendante et colonialiste ?

Abolir les clichés.

Aller voir l’exposition Amazonia, c’est d’abord abolir les clichés. Ici, et sans doute pour la première fois en France, l’art d’Amazonie n’est pas montré du point de vu de l’homme colonisateur mais du point de vue de celles et ceux qui le créent. L’exposition donne la parole à la diversité des autochtones amazoniens et crée des ponts entre art historique et art contemporains ; de quoi réécrire l’histoire telle que nous l’avons entendue.

Vivre le monde autrement

Personnellement, ce qui m’a interpellé dans cette exposition est le rapport au vivant tout à fait différent de notre culture européenne.

Ici les mythes amazoniens ne parlent pas d’un Dieu unique qui aurait crée le monde en sept jours. Il n’existe aucune origine absolue : tout est transformation. Et la transformation est genèse de toute chose.

Dans la même lignée, l’être humain se conçoit de manière différente. Ce dernier n’est plus le maitre absolu de toute chose sur Terre ; il fait parti d’un tout. L’humain et le non humain. Les êtres peuvent évoluer vers une forme ou une autre ; devenant semblable à nous (un être humain) ou une autre forme d’existence (un animal, un esprit, un étranger).

Les mondes amazoniens considèrent enfin que des créatures « autres qu’humains » peuvent être dotées de capacités humaines : animaux, plantes, esprits peuvent agir de manière consciente sur le monde.

Le rapport au corps, à la vie et à la mort.

En Amazonie, le rapport au corps est tout à fait différent : il ne suffit pas de naitre dans un corps pour devenir humain. Les soins, les rites apportés à l’enveloppe charnelle permettent de devenir humain. A la mort d’une personne, de nouveaux rites permettent de se délaisser de l’enveloppe charnelle. Pour évoluer ensuite vers autre chose.

Ainsi, les peintures corporelles viennent sublimer chaque étape de la vie et de la mort, symboliser une phase de la vie, donner des attributs particuliers à la personne qui les porte.

Ouvrir le champ des possibles.

Aller voir l’exposition Amazonia, c’est se permettre d’envisager le monde de manière élargi. Le surnaturel est réel. L’être humain n’est plus le centre de tout, ni supérieur à l’autre mais bien un parmi d’autres.

Aujourd’hui encore, les peuples autochtones continuent de faire vivre leurs traditions et nous permettent d’entrevoir une manière différente d’habiter ce monde et de le réinventer.

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