
Pourquoi lit-on ? Parce que certains livres éclairent notre intériorité mieux que n’importe qui d’autre. C’est le cas de ce livre de Anais Nin « Le roman de l’avenir », lu cet été 2025, qui, bien-sûr n’est pas arrivé à ce moment dans ma vie par hasard. Je vous en dis plus dans cet article.
De ma pratique artistique
Avant d’animer des ateliers d’écriture, j’ai participé à des ateliers d’écriture (je continue à le faire). Avant cela encore, j’écrivais.
Mon écriture, ma poésie, comme mon art, répondaient avant tout à une obsession. J’ai toujours considéré que j’écrivais, des poésies, des nouvelles, des romans, parce que je n’avais pas d’autre choix ; sans savoir exactement à quoi correspondait ce besoin. Ce fut exactement la même chose avec mes collages. Ils répondaient à un besoin, une obsession, une urgence. Sans que je sache exactement ce qui cherchait à s’exprimer dans les mots ou les images. Dans le même temps, je me suis formée à diverses pratiques permettant d’accéder à l’inconscient. Là encore, sans savoir le pourquoi, si ce n’est mon intérêt, obsessionnel pour le monde des rêves, de l’invisible, de ce qui est caché. Ou de ce qui est perceptible à mon œil mais ne l’est pas forcément pour d’autres.
J’ai entremêlé ces deux pratiques pour faire naitre ma transmission telle qu’elle se fait aujourd’hui : les ateliers de méditation créative.
De petits cailloux sur le chemin de la compréhension
Et puis, le chemin s’est peu à peu éclairé. En plusieurs étapes. De manière non linéaire. Parcellée. Un chemin comme la vie.
Surprenant.
La lecture de « Légende d’un dormeur éveillé » de Gaelle Nohant, il y a quelques années me faisait tomber en amour pour Robert Desnos. Jusqu’à ce que je réalise que cet auteur ne
m’était pas inconnu. J’avais conservé mon manuel scolaire de français à cause d’une des
ses poésies « Une fourmi de dix-huit mètres ».
L’exposition « Surréalistes » à Pompidou : une nouvelle découverte, un nouveau lien, un nouvel éclairage sur ma pratique artistique (j’en parle dans cet article). L’exposition sur Jacques Prévert, au Musée de Montmartre, durant laquelle je découvris que Prévert était poète mais faisait aussi des collages.
Ma formation en Yoga Nidra, qui parle de cet état entre veille et sommeil (entre autres choses évidemment). Et cet été, enfin, la lecture de « Le roman de l’avenir » d’Anais Nin. Ouvrage que j’ai littéralement jeté au hasard dans mes affaires après l’avoir dérobé (ce n’est pas littéral) chez Papote, quelques secondes avant mon départ en vacances.
Le roman de mon avenir
Il y a des livres qui nous réaniment, qui nous ramènent sur le droit chemin. Et puis, il y a des livres qui semblent tellement parler de vous, qu’ils deviennent aussi précieux que les
battements de votre cœur.
Alors, je ne ferai pas ici une critique de ce livre ; parce que, à sa lecture, je crois qu’Anais Nin aurait désapprouvé cette tendance folle du bookstagram à vouloir faire la critique de
chaque œuvre. Non, je vais simplement vous livrer quelques unes des idées qui m’ont marqué, parce qu’elles résonnent profondément avec ma pratique artistique, et qu’elles
m’ont permis d’y voir plus clair sur ce que j’avais du mal à expliquer.
A propos des poètes.
« Les poètes furent les premiers à saisir qu’une connaissance trop nette, une compréhension trop analytique peuvent nous rapprocher intellectuellement de la réalité, mais
risquent, d’un autre côté, affaiblir en nous la capacité de sentir la réalité proprement dite »
« Au cours de différentes expériences, des savants ont analysé le rêve et découvert qu’il est absolument indispensable à l’homme. Il maintient notre psychisme dans l’atmosphère qui lui convient. Il nourrit une vie qui est à l’abri de toute corruption ou pressions sociales ; du jour où nous avons cessé de croire à cette vie spirituelle des profondeurs, notre vie est devenue semblable à une coquille vide, mécanique, automatique. Nous n’y avons cru que lorsqu’elle présentait des symptômes de névrose. La littérature et les poètes ont cependant continué d’affirmer l’existence de cette vie à la source de toute création ».
« Il faut partir du rêve » Cette phrase est de Freud. L’autrice la cite à plusieurs reprises pour appuyer son propos.
En tant qu’auteur.ice, il faut partir du rêve. Rêve qui ne signifie pas uniquement les rêves faits pendants le sommeil mais toute forme d’associations d’images et d’idées accessibles également dans le sommeil éveillé, l’hypnose, les drogues. Tout ce qui favorise l’accès à l’inconscient ; Cela étant dit, Anais Nin affirme que le rêve seul ne suffit pas. Il faut l’ordonner, lui donner une logique, une signification. Comme on peut le faire grâce à la psychanalyse.
Cette partie là m’a fortement éclairé sur la manière dont j’anime, presque intuitivement mes ateliers : une méditation ou un yoga nidra pour plonger dans ce sommeil, suivi de l’écriture intuitive pour éclairer et graver les visions obtenues en méditation.
A propos du MOI véritable
Dans son livre, Anais Nin insiste à de nombreuses reprises sur l’authenticité. Elle explique que toute création fabriquée, sans authenticité, sans ancrage dans le vécu sonne faux. Et perds le lecteur. Elle explique comment le sommeil éveillé, l’analyse permettent de trouver ses MOI véritables.
A l’heure des réseaux sociaux, où nous exposons tous une image fabriquée, tronquée, de la réalité, ce propos m’a semblé primordial à entendre.
Elle écrit
» Plus un auteur est proche de la réalité émotionnelle, plus son oeuvre sera vivante »
» Pour certains l’inconscient est effrayant parce qu’il nous surprend toujours, nous fait prendre des directions que les règles rigides et l’esprit trop bien organisé de la société redoutent et définissent comme fausses ou dangereuses. »
A propos de la joie
J’ai aimé, particulièrement aimé, qu’Anais Nin souligne la nécéssité de créer dans la joie. C’est également un de mes « commandements »: ancrer une création joyeuse. Non naive sur l’état de notre monde, mais qui apporte de la lumière dans le chaos du monde. Elle écrit:
» Le roman à venir pourrait rectifier les échecs, la laideur. Il pourrait indiquer le chemin à toutes les « potentialités » de la vie et de l’art. Ce n’est pas parce que la vie et ses réalités nous oppressent que nous devons devenir lourds.(…) La guérison de la névrose a fait couler beaucoup d’encre, mais la névrose est simplement un état négatif. L’écrivain créateur est celui qui enseigne l’épanouissement et la libération de l’esprit humain. (…) Certains acceptet une vie étriquée parce qu’ils truvent plus facile de se plier à de tels moules. Mais dans ces moules l’homme meurt. Ceux qui ne vivent que par habitude et routine meurent. »
En conclusion
La lecture du Roman de l’avenir d’Anais Nin a suivi de quelques semaines à peine deux consultations que j’avais réalisé pour mieux me connaitre : une lecture d’âme et une analyse de mon Human Design. Et il est troublant pour moi de voir à quel point tout cela concorde en ce sens. Ma mission de vie, l’appel de mon âme est de tisser des pots entre le visible et l’invisible ; mettre de l’ordre dans le chaos ; révéler à d’autres leur MOI caché.
La lumière s’est faite grâce à ces dernières découvertes : je suis là pour accéder à mes rêves, les ordonner, et créer (en écriture et en collage) et transmettre à d’autres la possibilité de faire de même.

