Sur les traces de Jacques Prévert

Ma visite au musée

De Jacques Prévert je n’ai que des mots qui fredonnent dans la tête. Des mots, inscrits me semble-t-il depuis ma plus tendre enfance. Parce que Jacques Prévert ce n’est pas rien.

Jacques Prévert, c’est une poésie que l’on récite à l’école et que l’on termine en disant, à voix haute devant toute la classe, si possible sans l’écorcher « Jacques Prévert ».

Jacques, dans ma tête d’enfant dit

« Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
Et tu marchais souriante
Épanouie ravie ruisselante
Sous la pluie »

Ou encore

« Il dit non avec la tête
mais il dit oui avec le coeur
il dit oui à ce qu’il aime
il dit non au professeur. »

Et de Jacques Prévert, il me semble qu’il n’y avait que « cela » à dire. Vous direz que cela n’est pas rien et bien-sûr vous auriez raison. Mais à l’heure où les artistes se demandent sous quelle facette il est judicieux de se présenter sur Linkedin, il me semble tout à fait précieux de partager ma joie, mon étonnement, mon ravissement, ma découverte.

Jacques Prévert était poète ET beaucoup plus amplement que cela ARTISTE.

Jacques Prévert, rêveur d'images

(titre emprunté au nom de l’exposition dont je vous parle ici).

Pour découvrir un peu plus de Prévert, je me suis rendue à l’exposition qui se tient jusqu’au 16 février 2025 au Musée de Montmartre.

Une exposition qui m’a enchantée au plus haut point.

Ici, chaque trait de l’artiste est mis à l’honneur. La scénarisation authentique. Voir cette exposition, c’est s’approcher de l’intime d’un artiste dont on ne connait qu’une ou deux facettes, et en découvrir de multiples.

L’exposition laisse ainsi à voir des archives plus fascinantes les unes que les autres :

Les scénarios dessinés de Jacques Prévert, ses éphémérides illustrés ; ou encore ses collages.

Ici, j’apprends donc que Jacques Prévert est en réalité plasticien ; collagiste surréaliste.

Là, je découvre qu’il a collaboré avec de nombreux artistes de son époque. Qu’il se rêvait peut-être dessinateur sans oser l’assumer.

Jacques Prévert co signe donc de nombreux ouvrages dans lesquels ils prêtent ses mots aux œuvres de ses amis peintres.

Diurnes en 1962, dans lequel les mots du poète côtoient les portraits de  Pablo Picasso Les Chiens ont soif (1964) avec Max Ernst,

Le Cirque d’Izis (1965) avec Marc Chagall,

Varengeville (1968) avec Georges Braque,

Adonides (1978) avec Joan Miro.

 

De Prévert il y a donc les mots ; il y a aussi l’art visuel

Les mots et les images. Qui façonnent un monde de jeux infinis. C’est à lui notamment que l’on doit « Les cadavres exquis » qui consistent à créer, en groupe, une œuvre en dessin ou en mots tout à fait surréaliste.

Chaque participant dessine (ou écrit) ce qui lui passe par la tête sur une feuille de papier pliée en quatre avant de la passer à son voisin. Une fois dépliée, la feuille révèle une œuvre multiple et forcément surprenante ; absurde, jouissive.

Quant aux collages de Prévert, ils m’étaient totalement inconnus. Ils sont d’une précision incroyable ; laisse place à une critique acerbe des institutions et laissent entrevoir le monde tel que le voit un surréaliste.

Je vous conseille donc vivement, si vous le pouvez, de vous rendre au Musée de Montmartre découvrir les œuvres de Prévert. Vous serez ensuite tout proche de la place du Tertre, pour aller découvrir ensuite d’autres artistes, vivants cette fois-ci, et qui eux aussi ont besoin de vos regards émerveillés.

Musée de Montmartre

12, rue Cortot 

75018 Paris

Jusqu’au 16 février 2025.

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