L'inspiration ; un don du ciel ?
Vous êtes nombreux.ses à me poser en off cette question :
D’où vient l’inspiration ? Comment j’ai pu avoir telle ou telle idée. Est-ce que moi aussi je connais le syndrome de la page blanche (ou création blanche ?)
En lisant une interview parue dans « Lire Magazine » de Eudes Séméria, je me suis rendue compte qu’il y avait une sorte d’aura magique entretenue autour des auteur.ices et artistes… comme si la création était un secret bien gardé, réservée à très peu de personnes.
Pendant longtemps, j’ai moi-même cru que le processus créatif allait de pair avec la souffrance, l’état de spleen. De mélancolie voir de mal-être. Une sorte de génie maléfique. Cette vision romantique m’a longtemps empêchée toute création valable.
Eudes, dans cette interview, parle brièvement du secret bien gardé des écrivains qui ne révèlent pas leur technique d’écriture « Peut-être parce qu’ils ne sont pas psychologues, ou parce qu’ils n’ont pas envie de démystifier leur art »
Un peu plus loin il ajoute que le processus d’écriture peut être assez magique « Si l’on veut écrire, si l’on veut des idées, de l’intuition créative, alors il faut faire de l’écriture une priorité »
Si je pense que l’art peut-être un moyen d’exulter nos pires démons, ou travers, je rejoins la vision d’Eudes Séméria, qui note que l’écriture (ou la création artistique) est affaire de croissance : en résumé, plus on la travaille plus elle vient à nous.
Comme d’autres, je lutte absolument contre la vision romantique de l’artiste torturé, qui doit aller aux tréfonds de sa noirceur pour réussir à produire. Cette vision qui voudrait que la vie, en balance de nos souffrances, nous offre un talent particulier.
Je dirais même que mon leitmotiv est de démontrer que la créativité est à la portée de tous et toutes ; de même pour son expression artistique. Encore faut-il en avoir envie.
Je le redis donc : nous sommes tous à même de faire émerger une œuvre de nos mains (et de nos tripes) ; encore faut-il en avoir envie, vraiment envie et encore faut-il réussir à se désinhiber totalement du jugement de l’Autre. Je dis Autre avec un grand A pour que vous compreniez bien tout ce que j’englobe là-dedans/ L’Autre étant aussi bien le spectateur.trice Instagram, que votre voisin.e, votre partenaire, vos enfants, chiens, chats, et belle-mère.
Tous artistes ?
J’ai une vision très proche de celle de Julia Cameron, autrice entre autres, de Libérez votre créativité; de Elisabeth Guilbert, autrice de Comme par Magie, des filles du Paon,
dont le slogan est « Tous artistes » ou encore de la vision de mon fils de trois ans, qui expérimente le collage, le dessin, la peinture avec une joie toute particulière.
Pour moi, créer c’est s’amuser. Aller à la recherche de quelque chose qui nous fait du bien.
Arrêtons de nous faire croire que créer demande forcément de la souffrance. être dans un tel état d’anéantissement personnel que la seule voie de guérison possible est l’expression artistique.
Non, l’artiste ne souffre pas (forcément). Je dirais même qu’écouter sa créativité a de grandes vertus telle que :
- nourrir sa joie intérieure
- nous rendre plus perméable à sa propre psyché,
- s’ouvrir sur un monde invisible, à d’autres et à sa dimension spirituelle.
Créer emprunte la voie de la thérapie vers un monde plus doux. En étant à l’écoute réelle de son intérieur, on se rapproche de son âme d’enfant. Et normalement, cela procure de la joie.
Ok, ok, vous dites-vous. Mais tu la trouves où l’inspiration ?
Je laisse la place au silence. Je ne peux pas mieux vous dire que cela. Je ne suis pas de celle qui court les expos, dans un sens, dans l’autre. Je ne m’intéresse que très peu aux analyses d’une œuvre (ou d’un artiste). Alors certes, je lis énormément. Mais parce que je ne sais pas faire autrement.
Pour trouver l’inspiration. Je fais silence.
Et je pratique les pages du matin, recommandé par Julia Cameron justement. Mon premier geste du matin est d’attraper mon cahier, stylo et de dévider mon cerveau
sur trois pages (parfois, j’ai la flemme, je n’en écris qu’une seule et ensuite je m’en veux pendant des semaines.).
Je fais cet exercice au lever. Tout de suite. Quand je suis encore dans cet état entre veille et éveil ; quand le cerveau n’a pas encore repris tous ces droits.
Ici, parfois émerge une poésie, une idée de collage ou juste rien (et d’ailleurs, soyons honnête, le plus souvent c’est rien).
Je me sépare de mon téléphone le plus souvent possible. Et notamment quand je suis dans les transports en commun ou que je marche. C’est ici que me viennent mes meilleures idées et meilleures phrases. Mes idées de textes. J’entends des voix en quelque sorte. Une voix qui a la place tout à coup de venir me murmurer quelque chose de très précis et audible à l’oreille.
Pour pouvoir lui répondre le plus immédiatement possible, j’ai toujours de quoi écrire sur moi. Carnets, tickets de caisse, et au pire s’il n’y a que cela, ma main. Une idée non notée, c’est une idée qui risque de s’envoler à tout jamais vers quelqu’un d’autre et croyez-moi, ça ne fait jamais plaisir.
Enfin, j’ai intégré dans ma pratique quasi quotidienne un temps de méditation ou de yoga nidra. A ce sujet, je vous laisse vous reporter à l’article écrit ici ;
Ces quelques minutes me permettent de faire silence sur le brouhaha quotidien. Ces instants permettent un nettoyage du cerveau. Donc libèrent de la place. Et permettent ainsi l’inspiration.
En faisant silence je peux écouter et voir. Ecouter et voir réellement.
Ma créativité a besoin d’être nourrie tant du réel que du spirituel.
Laisser sa chance au hasard
Je m’impose des plages de création. Chaque jour doit donner lieu à une création, même petite. Une phrase, une idée, un début de collage.
Et c’est à ce moment là que je fais appel à des outils magiques. Car oui, parfois l’idée ne vient pas d’elle même, quand moi je l’ai spécifiquement décidé.
Pour forcer le génie créatif à s’inviter chez moi je fais appel à quelques outils:
- Tirer une carte d’oracle et voir ce qu’elle m’inspire
- Ouvrir un livre au hasard, en extraire une phrase, toujours au hasard et voir ce qu’il émerge
- Ouvrir un magazine sur une image, au hasard, et voir si une idée de collage me vient.
Apprendre à flatter son égo
Avant-dernier point: je suis douce avec moi-même.
Je m’explique : imaginez, vous décidez de vous rendre dans un endroit absolument magique. Un endroit qui ressemble en tous points à la vie que vous auriez aimé étant enfant. Un endroit où vous avez le droit de faire tout ce que vous voulez sans aucune contrainte (Disneyland ?). La journée se passe merveilleusement bien, pourtant au moment de repartir, un vigile vous alpague sans aucune raison et se met à vous hurler dessus. Il hurle sans s’arrêter et met en avant tout ce qui s’est mal passé dans votre journée. Des choses que vous n’aviez même pas remarquée mais qui ainsi pointées du doigts vous laisse un goût de plus en plus amer dans la bouche.
Vous ressortez complètement traumatisé.e de cette expérience, et c’est bien normal. Maintenant, projetez vous. Auriez vous envie de retourner dans un tel endroit ?
Certainement pas ! ET bien c’est la même chose pour votre génie créatif. Quelle que soit ce que vous produisez sur l’instant, remerciez vous d’avoir pris ce temps pour vous. Soyez aimable avec vous mêmes pour avoir envie de recommencer.
Soyez doux avec vous mêmes et ne laissez personne avoir un jugement négatif sur votre créativité. La plupart du temps, vous agissez comme un miroir sur ces personnes qui elles aussi aimeraient avoir cette capacité à s’écouter mais ne le font pas.
S'entourer des bonnes personnes
C’est mon dernier point. Pour nourrir sa créativité, il faut s’entourer de personnes qui vous inspirent et à côté de qui vous avez envie d’apprendre, de créer, de découvrir. Le monde est peuplé de diversité. Et c’est cette diversité qui permet à un esprit créatif de s’épanouir. De voir le monde autrement, avec un autre regard. Cherchez l’inspiration auprès de nouveaux mentors et de nouvelles techniques. Participez à des ateliers divers: céramique, encre de chine, pastels. Peu importe que ce ne soit pas votre médium créatif préféré. Ces nouvelles approches vous apporteront quelque chose.
De mon côté, je nourris ma curiosité de cette manière: en découvrant auprès d’autres personnes dont c’est la passion une nouvelle technique créative ou spirituelle.
En participant à ces workshops je rencontre aussi de nouvelles personnes qui viennent d’autres endroits et qui sont différentes de moi mais qui sont toutes à la recherche de leur intériorité. Dans ces moments, on arrive à s’approcher d’un sentiment d’unicité presque indescriptible. Et cela fait du bien.
Je ne suis pas très douée pour les conclusions. Pourtant me voilà arrivée à la fin de cette quête d’inspiration.
Vous souhaitez être épaulé.e dans la quête de votre créativité; je propose des ateliers en groupe, en physique et un visio. Pour une approche individuelle, rendez-vous ici.
Merci de m’avoir lue jusqu’ici et n’hésitez pas à me dire en commentaire si certaines choses vous ont étonné.e.s ? Enchanté.e.s ? ou donné.e.s envie d’ancrer de nouvelles habitudes dans votre quotidien ?