Naitre mère – La maternité dans l’expression de soi

A l’heure où j’écris ces lignes, je fête un anniversaire tout particulier. Les 16 ans de ma première fille. L’occasion pour moi de revenir un instant sur mes réflexions sur la maternité. 

Qu’est ce que la maternité construit et déconstruit dans le parcours d’une femme ? Il s’agit d’un point de vue personnel. Nullement d’une vérité universelle. Mais il me semblait important de poser ces quelques mots, à l’heure où je parle de bien-être et de soin de soi.

Car si elle est à l’origine de grands bonheurs, la maternité a également ce pouvoir étrange de nous ramener à notre enfance et bien évidemment de modifier notre trajectoire personnelle. Entre attachement et empêchement. 

Les injonctions au bonheur

J’ai longtemps aimé cette photo de moi. Celle que vous voyez en illustration de l’article.

Jusqu’à ce que je prenne suffisamment de recul pour y lire autre chose que la tendresse d’une mère avec son bébé.

Car la réalité derrière cette photo est bien plus complexe. Je suis jeune maman, ma fille a trois mois. Sur la photo elle dort. Moi, à l’époque, j’ai l’impression qu’elle ne dort jamais. Je suis en souffrance extrême mais je ne m’en rends pas compte.

Je le vois sur la photo : alors que j’ai pris plus de 30 kilos pendant sur la grossesse ; je suis d’une maigreur à me faire peur.

Ma fatigue ? on ne la voit que si l’on me regarde dans les yeux. Je ressemble à un petit oiseau qui aurait égaré son chemin.

Et surtout, surtout, j’ai une colère sourde qui bouillonne en moi : pourquoi personne ne m’a rien dit ? quand est-ce que ça va cesser ? Est-ce que je peux la rendre (non, je rigole…quoi que !).

À cette époque, j’ai envie d’étriper sur place toutes les personnes qui me disent « Profite, ça passe tellement vite »

Tout le monde se réjouit de cette première enfant qui arrive dans la famille. Moi j’ai l’impression qu’un rouleau compresseur m’est passé dessus et que je ne pourrais plus jamais être celle que j’étais avant.

Celle que j'étais avant

J’ai l’impression que les ressources sont beaucoup plus nombreuses aujourd’hui pour documenter les changements qu’engendre la maternité. Physiquement, hormonalement, psychiquement.

A l’époque de cette première grossesse, de cette première naissance, je pense que je ne suis pas du tout prête. Je n’ai aucune idée des changements qui m’attendent, des bouleversements qui vont advenir. 

Je ne suis pas préparée à devenir une autre version de moi même.  

Par ailleurs, le changement le plus important n’est pas forcément celui auquel on croit. 

La maternité réouvre des connexions profondes avec notre enfant intérieur et nous reponge dans des questionnements propres à notre famille. De quoi avons nous hérité ? Comment s’est passé notre enfance ? A-t-elle été si normale que cela ? Que voulons-nous garder ou supprimer de l’éducation que nous avons reçu. 

On nous vend le Devenir mère comme quelque chose d’inné. L’attachement maternel. Ce foutu instinct qui serait inscrit dans nos cellules, dans nos gênes et qui plonge toutes celles qui ne le ressente pas dès la première seconde dans une solitude et une honte irracontable.

A l’heure où une commission à l’Assemblée nationale s’interroge  sur la parentalité en France, je continue à me questionner sur le comment on pourrait permettre une maternité plus joyeuse, décomplexée, libre.

Une maternité libre ?

Je le redis. Les sources d’informations sont plus nombreuses aujourd’hui qu’à l’époque. Les langues se délient peu à peu. Des femmes ont ouvert la voie de la parole. Des humoristes, aux journalistes, aux simples mères prenant la parole sur les réseaux sociaux. On commence à dire que l’état de mère nécessite une meilleure prise en charge.

Il est nécessaire de continuer dans cette voie : en adoptant :

– Plus de transparence, d’une part, sur nos vécus. Multiples. Joyeux et Souffrants. Écoutons donc la parole des femmes qui disent leur réalité. Donnons leur la parole. Permettons à cette expression de se libérer sans honte. Par plus d’humanité et de prise en charge. Si les premiers instants du devenir mère sont parfois si insupportables, c’est aussi en partie dû à la violence subie, lors de tout le parcours de la grossesse. Jusqu’à l’accouchement, jusqu’aux premières visites médicales chez le pédiatre.  

 – Plus d’égalité. Évidemment. La charge mentale incombée aux mères ne devrait plus être un sujet. Pourtant ELLE L’EST.

 

Conscientiser et réparer

Ma deuxième puis ma troisième grossesse n’ont rien eu à voir avec la première. 

Je savais.

J’étais mieux préparée : je m’étais mise au centre de cette aventure de la maternité. En plus des séances de préparation à l’accouchement, je me suis entourée de sages-femmes spécialisée dans l’accompagnement au changement. 

Ces temps consacrés à l’écoute de mes envies, de mes peurs, de mes interrogations ont été d’une grande aide. Mettre en place un projet de naissance aussi ; et ce, même si aucun accouchement ne s’est tout à fait déroulé comme prévu. 

Enfin, l’écriture m’a profondément aidé pour déverser mes inquiétudes et mes espoirs.

Quelques ressources à suivre sans modération :

Sur instagram, je vous recommande le compte Le Mois d’or qui regorge d’astuces pour mieux vivre la période du Post Partum

En podcasts : Bliss Stories Grâce à des centaines de témoignages de femmes, anonymes ou inconnues, qui sont tout autant de visions de la maternité, Bliss Stories répond avec bienveillance et connivence au besoin urgent d’informer les (futures) mères et les futurs parents. Évidemment, aucun sujet n’est écarté et toutes les façons de faire famille sont abordées.

Enfin, à la rentrée septembre, je compte lancer un atelier d’écriture dédié à la maternité. Un espace pour les mères, les mères en devenir , conçu pour pouvoir s’exprimer par la voie de l’écriture, et explorer, ensemble les émotions entourant le devenir mère.
Si un tel sujet vous parle et vous intéresse : contactez moi par mail. Nous pourrons échanger sur le meilleur format de ces ateliers d’écriture pas comme les autres. rolinlaure@gmail.com
Audio de méditation
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